Les séances plénières

Le lundi 4 juillet

9h – 10h – Christophe Cassou

Christophe Cassou est climatologue, directeur de recherche au CNRS, au laboratoire Climat Environnement Couplage & Incertitude du Cerfacs (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique, Toulouse).Sa spécialité porte sur la compréhension des fluctuations climatiques aux échelles de temps mensuelle à décennale, ainsi que sur leur prévisibilité. De 2014 à 2018, il a coprésidé le comité international d’étude sur la variabilité et la prévisibilité décennale et a coordonné, au niveau national, les recherches portant sur les mécanismes physiques à l’origine de ces variations climatiques. Depuis 2018, il est l’un des auteurs principaux du 6e rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat). Il est l’auteur de 83 publications scientifiques dans des revues à comité de lecture. Christophe Cassou est fortement impliqué dans la médiation scientifique et est l’auteur de trois ouvrages de vulgarisation sur le climat, dont un de littérature jeunesse. Il est co-fondateur des Trains du Climat. A ce titre, il fut en 2017 le co-récipiendaire du Prix « Outreach & communication » décerné par la « Société Européenne de Météorologie ».

Camille Parmesan est une écologue américaine, spécialiste des conséquences du réchauffement climatique mondial sur la biodiversité. Très médiatisée, elle est connue pour être la première à avoir démontré un changement d’habitat pour une espèce animale à cause du réchauffement climatique.

Elle est professeur à l’université de Plymouth et directrice de recherche à Station d’Écologie Théorique et Expérimentale (SETE), une unité mixte de recherche du CNRS et de l’université Paul-Sabatier à Toulouse. Elle est également professeur adjoint à l’université du Texas à Austin.

 

Mardi 5 juillet

Mathieu SPERANDIO est professeur d’université, à l’INSA de Toulouse. Il est Directeur adjoint du laboratoire TBI (Toulouse Biotechnology Institute), membre et animateur à l’International Water Association (IWA).  Il mène des recherches sur les systèmes de traitement des eaux, autour de nouveaux scénarios pour réduire les impacts, s’adapter au changement climatique, et mieux valoriser l’eau et les nutriments, afin de reboucler les cycles.

Bernadette Bensaude-Vincent est professeure émérite de philosophie des sciences et des techniques à l’université de Paris 1-Panthéon-Sorbonne, et membre de l’Académie des technologies.

Ses thèmes de recherche sont l’histoire et la philosophie des sciences et technosciences avec une attention particulière aux relations entre science et public,. Parmi ses ouvrages récents, elle a publié en 2021 Temps-paysage. Pour une écologie des crises (éditions Le Pommier) et deux ouvrages collectifs en 2022 Living in a Nuclear World. From Fukushima to Hiroshima (Routledge, en coll. Avec S. Boudia et K. Sato) et Between Nature and Society : Biographies of Materials (World Scientific Publishers)

Julia Steinberger recherche et enseigne dans le domaine interdisciplinaire de l’économie écologique. Ses travaux examinent les interconnections entre l’utilisation des ressources biophysiques (énergie, émissions) et la performance sociétale, focalisée sur le bien-être humain dans l’optique d’une transition vers une société bas-carbone. Elle emploie des méthodes quantitatives d’analyse et de modélisation issues de l’écologie industrielle, et des approches qualitatives et participatives, issues de l’économie politique et hétérodoxe, avec le but de guider la transformation vers une société décarbonisée.

Après un bachelor à Brown University et un doctorat en physique en 2004 au MIT (Etats-Unis), Julia Steinberger est revenue en Europe et a changé de domaine, se penchant vers les conséquences environnementales des activités socioéconomiques.

Elle a poursuivi des posdoctorats en écologie industrielle aux universités de Lausanne (avec professeurs Suren Erkman et Dominique Bourg) et Zurich (avec professeure Claudia Binder) en 2006-2007, avant de rejoindre l’Institut d’écologie sociale à Vienne en Autriche comme chercheuse. En 2011, elle devient professeure assistante à l’Institut de recherche durable de l’université de Leeds au Royaume Uni, où elle est actuellement professeure ordinaire en écologie sociale et économie écologique. Julia Steinberger est auteure principale du 3e groupe de travail du GIEC. Elle a publié plus de 55 articles consacrés à la durabilité et au changement climatique dans des revues scientifiques avec comité de lecture, et supervisé plus de 15 doctorant·e·s. Elle mène un grand projet financé par le Leverhulme Trust intitulé « Living Well Within Limits » (bien vivre à l’intérieur des limites planétaires).

Mercredi 6 juillet

Michel Jébrak est géologue, docteur ès sciences de l’Université d’Orléans; Il est professeur émérite à l’UQAM, et enseigne à l’UQAT, (Canada), l’Université de Lorraine, l’Université de Guyane et dans les Écoles des Mines en France. Il est administrateur du fond d’investissement minier Sidex, et préside le conseil scientifique d’Ouranos sur les changements climatiques. Il étudie la genèse, l’économie et les impacts sociaux des gisements minéraux. Auteur de plusieurs livres sur les ressources, il a obtenu le prix Barlow de la Société Royale du Canada.

 

La complexité et les contradictions croissantes de notre société peuvent s’interpréter comme un changement de paradigme civilisationnel, c’est-à-dire comme un changement de cohérence et d’ordonnancement de valeurs fondatrices. La thèse proposée est que l’on passe d’une civilisation fondée sur la puissance du rationnel à une nouvelle fondée sur la puissance du relationnel. La première, née en Europe occidentale, a pris son visage scientifique à partir du XVIIème siècle, puis techno-scientifique dans les siècles suivants, en s’appuyant sur l’axiome galiléen de la toute-mathématisation du monde. Elle a enfanté un imaginaire de la toute-maîtrise et de la toute-puissance de l’homme sur la nature grâce à la technique. La science reine y est la mathématique. La nouvelle civilisation en émergence apparaît sur toute la planète. Nous pourrions la nommer « civilisation de la Vie ». La vocation de l’humanité n’est plus de se croire au sommet de la dynamique de l’évolution dans une volonté de domination et d’exploitation des ressources de la nature, mais au contraire de servir et d’honorer toute vie, humaine et non-humaine, afin de développer la multitude des cultures humaines et la biodiversité de tous les êtres vivants en interdépendance. La science reine y est l’écologie, c’est-à-dire, la science de la « maison commune », science éminemment interdisciplinaire qui a besoin de toutes les autres pour l’étude des relations entre toutes les entités des écosystèmes. La technique n’est plus alors pensée comme devant assurer le « progrès » sans limite, mais l’équilibre dynamique des écosystèmes vivants.

Lorie Hamelin (PhD), lauréate de l’appel “Make Our Planet Great Again” du Président Emmanuel Macron, est responsable d’une équipe de 5 chercheurs au Laboratoire Toulouse Biotechnology Institute (TBI), basé à l’INSA de Toulouse. Elle y dirige le projet Cambioscop (2018-2023). Ses recherches portent sur les stratégies technologiques à mettre en place, au niveau national et régional, afin d’assurer une transition durable vers une économie sans carbone d’origine fossile. Experte en analyse du cycle de vie, Dr. Hamelin a participé à plus d’une dizaine de projets européens en lien avec la bioéconomie.

Jeudi 7 juillet

Dominique BOURG est philosophe, professeur honoraire à l’Université de Lausanne. Il dirige aux Puf les série « L’écologie en questions » et « Nouvelles terres » avec Sophie Swaton ; la série des grands textes de l’écologie et la revue en ligne http://lapenseeecologique.com. Il appartient à de nombreuses instances : CFDD, Commission Coppens, CNDD, Grenelle de l’environnement, etc. ; à des conseils scientifiques : Ademe (2004-2006), Fondation pour la Nature et l’Homme (1998 – 2018 ; Paris) ; Organe de prospective de l’Etat de Vaud (2008 – 2017) ; Fondation Zoein (Genève). Domaines de recherches : aspects politiques, économiques, écologiques et métaphysiques de la durabilité, histoire de la pensée écologique, risques et principe de précaution, démocratie écologique.

Ses derniers ouvrages parus sont : Nouvelle Terre, Desclée, 2018 (Puf, Quadrige, 2022) ; Le Marché contre l’humanité, Puf, 2019 ; Retour sur Terre. 35 propositions, Puf, 2020, livre collectif ; Désobéir pour la Terre. Défense de l’état de nécessité, livre collectif, Puf, 2021 ; Primauté du vivant. Essai sur le pensable, Puf, octobre 2021, avec Sophie Swaton. Devenir du climat, coffret audio de 3 CD avec Jean Jouzel et Hervé Le Treut. Science et prudence. Du réductionnisme et autres erreurs par gros temps écologique, Puf, avec Nicolas Bouleau.